samedi 26 décembre 2009

PARTIE VII Rien ne pouvait plus me posséder

J’avais à présent tout pour être heureux. Rien ne pouvait plus me posséder. La liquidation fût totale. Au lycée un professeur de philosophie nous demanda comme sujet de dissertation : « quelle forme pourrait prendre la liberté ? ». Je lui ai donné une feuille blanche… C’était exactement le rendu que je voulais pour conclure ma vie. Peut être y avait-il quelques tâches de pu et de merdes sur la toile, mais enfin c’est de l’art moderne ! Un bon prix pourrait en être tiré chez Christie’s ?

La possession matérielle cache la réalité à l’homme. L’investissement dans des valeurs mobilières ou immobilières, pour le futur, n’a aucun sens. Tout comme fêter la nouvelle année, ou un dividende supplémentaire; cela n’enrichie nullement, mais soustrait une part d’un temps fini.
L’on ne possède jamais rien en ce monde, l’objet dépossède du mouvement et rend inerte toute prise d’initiative. Voir le paradoxe est en soi un pas vers la Liberté.
Toutefois après cette prise de conscience, vient la plus grande difficulté sur laquelle beaucoup d’entre nous se résigne : qu’en faire ?

Il ne faudrait jamais s’arrêter en chemin; devenir sédentaire, et thésauriser ses acquis.
Tel l’enfant prodigue : prends des risques !
Je ne prêche nullement une quelconque révolution. Une déconstruction serait plus à propos. Mais enfin, mon jugement m’appartient, et les processus de pensées son innombrables. Cependant force est de constater que le sens commun recherche une forme de stabilité pour asseoir un édifice à l’échelle d’une vie :
Etude, mariage, ascension sociale par le travail, enfants, cotisation retraite. Tout le monde connait le programme. Et pour dénué de sens, la finalité nous paraît lointaine. Alors on n’y pense pas, on s’entoure d’objets et de bruits…

Savoir quelque chose est différent de connaître par l’expérience. Le moine ne devrait jamais entrer dans les ordres sans avoir aux préalables goûter les délices du pêché, sinon il ne s’agit pas de « sacrifice ».
Pour paraphraser Descartes : il faut analyser en détails les idées toutes faites disséminées dans notre esprit, par nos maîtres. Ainsi nous pourrions examiner ce qui est nécessaire à notre équilibre sans axiomes dogmatiques…

Si je vous dis que la droite est à gauche, le haut en bas, et que l’horizon est proche de vos mains; vous aurez une certaine difficulté à me croire…

Pourtant, s’orienter est aisée. C’est tout droit dans la fosse commune de l’oublie !

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