samedi 26 décembre 2009

PARTIE II, 1. Le chant sacré d’une chorale de bonzes




Socrate :

<< Les démangeaisons ne sont-elles agréables que sur la tête, ou dois-je pousser plus loin mon interrogation ? Vois, Calliclès, ce que tu aurais à répondre, si l’on t’interrogeait sur tout ce qui rattache successivement à ce plaisir, et, pour ne citer que le cas le plus caractéristique, la vie d’un prostitué n’est-elle pas affreuse, honteuse et misérable ? Oseras-tu dire que de pareilles gens sont heureux, s’ils ont en abondance ce qu’ils désirent ? >>

Gorgias/494 e-495c



Le chant sacré d’une chorale de bonzes sur un soleil finissant est à peine entaché par le crie des filles d’un beer bar d’à côté. Bientôt, l’artère centrale de la ville sera rempli du mauvais cholestérol des occidentaux globetrotteurs du sexe…
Ce qui m’a étonné, et beaucoup amusé; c’est que sur ce marché, des compétitrices inattendus ce sont greffées. Ils y avaient non seulement les Thaïlandaises de l’Issan et des pays limitrophes, Laos, Cambodge. Mais aussi de plus en plus de filles des pays de l’Est, et même des petites maghrébines… Géographiquement les Russes ne sont pas loin, et très présent, notamment comme propriétaires immobilier. Ils sont facilement reconnaissable par l’outrageux étalage de leurs biens matériels, symbolisé communément par un gros 4x4... Et leur arrogance général.
Les Anglais bien sûr, gueulard, et exubérant dans toute chose. Calme et sage chez eux pour joindre les deux bouts avec leur multiple job…
Des Asiatiques et Arabes riches. Toujours en groupe…
Et enfin, n’oublions pas les G.I.s, qui après avoir investi ce petit village de pêcheurs dans les années 60 pour combattre le communisme, n’en sont jamais repartis…

J’avais posé mon quartier général à Soi 3 (rue). Après le Starbuck du coin, au Club66 tenu par Laurent. Ancien patron d’une boîte d’électronique, il avait parcouru l’Asie de long en large pour y trouver de nouveaux sous-traitant… De guerre lasse, dans un procès fleuve pour escroquerie, il trouva la paix comme « papa san » , en Cogérance avec un associé Thaï. Les étrangers ne peuvent qu’avoir 49% des parts sociales…
Il m’avait tout de suite mis en garde sur les filles : « Elles sont si mignonnes qu’on aimerait les croquer toutes, mais attention aux désillusions, elles sont là pour faire du fric. En même temps, elles veulent trouver le prince charmant qui les tirera de leur pauvreté… Au bout d’un moment, tu t’imagineras être avec une véritable « girl-friend » de ton pays. Elles en auront l’apparence, et seront même capable de te veiller toute la nuit, si tu es malade, c’est le charme d’ici; elles font pas putes…
J’en ai vu devenir fou, et certaines fois pour des filles vulgaires, tu t’imaginerais pas les présenter à ta mère, eux, ils ont tout abandonner dans leur délire… »
Laurent était un commerçant né. Véritable office touristique de la ville, il savait comment faire marcher une affaire. Malgré les points sur les i concernant l’âpreté aux gains des tapins, il m’avait dit sur le ton de la confidence, que certaines de ces filles étaient censés communiquer via le net, avec les Lovers rentrés dans leur foyer. Mais c’est lui qui composait les messages. Malgré la multiplicité de leur rapports, elles n’avaient qu’une connaissance écrite limitée « Elles sont toutes comme çà, elles se font sponsoriser à distance, tout en faisant des passes ici. Les contes les plus utilisés sont : ma mère est malade, je dois retourner à la campagne, ou, j’ai eu un accident, etc… donnes moi de l’argent ! » Il me disait ça avec un sourire ironique en me donnant un ouvrage comprenant des citations amoureuses traduites en différentes langues, que l’on trouvait dans tous les « seven-eleven » à côté des condoms…
AMP était la régulière du patron. Elles avaient toutes des diminutifs pour faciliter les choses… Son vrai nom était Yupaporn Yurachaî… Il l’avait sorti de la rue, non par amour, mais bien plus par la difficulté de trouver du personnel régulier. Ce que j’appris plus tard. Le turn-over était important… Leur relation était tendu, et Laurent n’était pas un tendre. L’une des raisons de sa venu à Pattaya était la simplicité de l’accès aux « trous », et depuis qu’elle devenait insolemment jalouse de ses infidélités; cette « petite conne Francisé », l’agaçait dotant plus qu’elle donnait des signes de dépression évident par son anorexie…

Le prédateur sexuel n’a pas de visage, c’est vous et moi. Certains se le cache sous un make-up plus ou moins épais…
J’ai pu rencontrer des profils très divers, allant du professeur, aux jeunes cons tout juste majeur…
Cette ville n’avait aucun intérêt, que celle que prêtait les autorités du pays, une cité vouée à l’industrie du sexe. Comment le comprendre autrement, lorsque l’on voit des familles hallucinés terminer leur voyage packagé sur Walking street.
La plage ne charriait que des algues formés par l’étouffement des immondices s’y déversant…
Plus loin, sur Jomptien moins pollué. J’ai pu discuter avec un père et son fils handicapé, venus de Belgique. Le paternel, totalement détendu m’avait dit : « regarde, ici mon fils peut être un homme. Là d’où l’on vient, jamais il n’aurait pu connaître le corps d’une femme ». Je ne pouvais qu’être d’accord avec ses principes éducatifs…

Le prix de mon condo pour la nuit était de 400 bahts, à peu de chose près 10 euros, suivant le cours. Le personnel souriant acceptait les filles sans regarder leur carte d’identité. J’avais même l’habitude de boire quelques Shang beer avec le responsable, un jeune néerlandais hilare. Il s’était offert un écran géant pour y jouer à la console, dans l’entrée ouverte sur la rue, au odeurs de barbecue des marchants ambulant. Tout cela était bon enfant…
Le patron du Club66 a pu me raconter que l’un de ses clients au pseudo de « sade75 », avait une méthode de comptabilité bien à lui, il demandait à chacune des filles de donner leur poids; ceci afin d’avoir une somme en kilogrammes des filles qu’il avait baiser. Et de revenir la prochaine année dans le but de faire mieux… Il y avait une variantes sur la distance aux kilomètres de bites sucées pour ce payer une Toyota, que l’on fit avec Laurent, pour le fun…

Le premier « gogo » dans lequel je suis allé s’appelait « le moulin rouge »; sans doute pour ne pas me dépayser. Le principe est simple, les hommes sont assis autour d’une scène sur laquelle des filles numérotées dansent. Les endroit vont du soft, au crade. Mais je n’ai pas le goût d’observer des filles se fister ou fumer par leur chatte. Une hôtesse m’a conduite à une place, près d’un type du nom de Mario. Un Suisse-Allemand parlant plutôt bien Français. Horloger de son Canton, il disait gagner très bien sa vie, en attestait sa Rolex qu’il m’exhiba. J’ai eu un contacte facile avec lui, c’était entendu, nous étions des privilégiés et ont ce prenaient du bon temps. Nous avions pu discourir longuement dans ce lieu, notamment sur la taille des seins d’une des danseuses. Normalement les filles sont plutôt plates. Je lui dit que ce n’était sans doute que de la chirurgie esthétique, mais lui me fit noter le mouvement naturel et qu’il ne pouvait s’agir de faux, il était expert de la belle mécanique… Et de s’esclaffer pouce levé, dans une mimique comique « ha! Bien… ha! Bien »… Vérification faite au près de la fille. Après la communication d’usage : « How are you ? Where do you come from ? Would you come with me ? » Il s’excusa et partie avec elle, en me donnant rendez-vous le lendemain dans un beer bar…
Alors au vu de mon état d’alcoolisation avancée, car je ne pouvait qu’aller dans ce genre d’endroit dans un état second; j’acheta une « petite rigolote », pour la somme modique de 1500 bahts la nuit, tout compris, frais à la mama-san déduit.

Alors je lui pris la main, et nous traversions la foule aux visages du monde, dans un tonnerre d’enceintes…

Ainsi je continuais mon entreprise de destruction entre les reins de cette jeune femme à la peau délicatement tanné. Ne lui faisant rien passé, une fois qu’elle eût pris sa douche; elle avala mon sperme et ses orifices ont tous été visités…

Au petit matin, je l’ai vu souriante et déjà habillé. Elle était sur mon canapé, entrain d’envoyer des sms à dieu sait qui. Elles sont toujours toutes rivées à leur portable… Je lui ai demandé si son « métier » lui plaisait. Elle était nouvellement arrivée, c’est sans doutes ce qui m’avait fait la choisir. Son visage poupon et la fraîcheur de ses rapports avec le client en ferait certainement une bonne gagneuse… pensais-je émus en me remémorant se petit corps espiègle si agile sur scène comme au lit. La simplicité des rapports fut étonnant. En vérité je n’ai pas eu l’impression qu‘elle faisait des efforts pour être naturelle. J’aurais certainement dépensé bien d’avantage dans mon pays pour « une fille normale » en boissons, restau, ciné, pour finalement m’entendre dire que « faire l’amour le premier soir ca fait salope ». D’ailleurs nous avons prit un repas dans une échoppe la veille au soir. J’ai été un parfait « gentleman » et puis en définitive je donne pour le tiers monde… Qui fait encore œuvre de charité de nos jours ? L’idée d’adopter m’a même traversé l’esprit ! Et en plus je lui ai donné d’avantage que le tarif d’usage, ce qui ferait enrager Laurent, lui qui maugréait sans cesse sur ces « touristes inflationnistes »… Par contre j’ai dû écourter notre discussion lorsqu’elle a commencé à me montrer les bijoux en or qu’elle collectionnait, pour en faire cadeaux à sa mère, restée à Sakolnakorn avec un mari adepte du whiskey local.
Après l’avoir raccompagné à la porte et prodigué la formule d’usage : « Take care »; je suis allé prendre une douche… Sous l’eau chaude mes coups de soleil étaient douloureux et je commençais à peler…

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