samedi 26 décembre 2009

IV, 4. style III Reich


La nuit était encore jeune et j’avais décidé de m’enivrer jusqu’à plus soif. J’enchaînais whiskey-coca, bières, kamikaze ( spécialité du « Montaigne » ), mélange de curaçao, vodka, tequila, et zest de citron… Lulu pris un appel et me dit en aparté : « Tu as rendez-vous avec ton tube d’aspirine demain matin, sans fautes ».
J’ai offert des fleures vendu par des Romanos, à toutes les filles potables du bar. Participé à toutes les discussions des philosophes de comptoirs… Ne voyant rien venir, je résolu d‘aller « aux gémeaux » : « Prost ! Santé et prospérité ! ».
La boîte ce trouvait à côté d’une gare imposante de style III Reich. Des ombres parmi les ombres y maraudaient allant tour… L’extérieur aux murs ravalés ne payait pas de mine. Dans le sas de sécurité la mafia Slave veillait aux grains. Fouille corporelle, patte blanche; vingt euros, deux consommations gratuites… Mais une rapide étude de marché me fit tenir les murs, pour que mon corps libère un semblant de réflexion. Cette soirée m’avait déjà couté très chère. Concrètement je voulais oublier mes responsabilités envers Marie. Par un résonnement absurde je me disais pouvoir me suffire à moi-même. Et une pulsion érectile accueillit la résolution du problème : puisqu’elle ne voulait plus de moi, j’allais lui démontrer que j’étais capable de passer à autre chose en un clin d’œil…
C’était la première fois que j’usais de la baise tarifée. Je n’ai pas choisit la fille, n’importe laquelle faisait l’affaire. De toute façon, la lumière des réverbères et quelques artifices ensorcelaient l’apparence…
Dans une 205 pourrie elle m’amena dans son hôtel de passe. Il y avait un lit et un évier. Elle s’appelait Cameroun… La sodomie était en supplément. « Déshabilles-toi, n’oublies pas la capote ». Mon état de saoulerie devait être tel que des bouts de films manquaient. Le temps de me débattre avec ma chemise, elle était déjà en position. Accroupit, ses grosses fesses noires cambrées, elle gardait un bustier laissant dépasser deux mamelles. Comme il est difficile de toucher un autre corps, que celui d’un être cher avec qui l’on a passé l‘essentiel de sa vie amoureuse ! Tout était si étranger, du goût au touché… le geste était programmé pour faire jouir à brève échéance.
Une nuit, Marie s’était réveillée toute tremblante. Dans la chaleur de notre couche, elle me serra fort le torse et me demanda : « Crois-tu que tout est inutile dans ce monde ? Je veux dire, où est le sens de l’existence ? ». Près à tomber dans le grand mensonge du sommeil, je crois lui avoir répondu un poncif du genre « C’est à nous de trouver une raison d’être debout tous les matins. Personne d’autre que toi n’est à même de mettre du sens dans ta vie… ». Il était évident que mes paroles n’avaient pas provoqué le réconfort attendu. Et comble de l’horreur, elle voulait imposer sa névrose à un petit…
Cameroun faisait tout le travail. En bonne ouvrière elle travaillait pour le grand capital. Mes mains blanches sur ses hanches m’excitaient plus que l’observation de mon pénis se glisser dans son con. Mais la nausée me vint lorsque sur son corps, je pus voir les marques de l’enfantement. Il ne s’agissait pas de la gale, non, bien de varices ! Je l’ai retourné brusquement sur le dessus, et hurler une question. Ahurit, elle n’a pas eu le temps de répondre. Sous l’emprise de la folie, je lui est arraché son corsage comme un chien qui gratte le sol. Son ventre cachait l’intolérable. Ca n’aurait jamais dû ce produire. Elle devait extirper le mal de son sein avant qu’il ne soit trop tard. Il fallait bien que je pèse de tout mon poids dans la décision finale. Alors j’ai expulsé le souffle, encore et encore, jusqu’au dernier…
Il est absolument délicieux d‘observer le changement d‘état lorsque l‘aube pointe. Toutes les merveilleuses nuances de la vie réapparaissent des songes. Pourtant il n‘y a pas de mutation intrinsèque. L‘observateur, seul, obère ses facultés de perception… Ainsi, pour la seconde fois de ma courte existence, je me mis à inspirer. Inspirer complètement, profondément. Et d’un souffle, créer ma propre voix. Mes pensées dicteraient à présent ma nouvelle bible. Littéralement.

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